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Si les Diables ont installé leur camp d’entraînement à Freiberg, c’est parce que Domenico Tedesco y a passé beaucoup de temps dans sa jeunesse.
Julien Parcinski
Louis Janssen
- Publié le 12-06-2024 à 11h01
- Mis à jour le 12-06-2024 à 12h47
La petite bourgade de Freiberg trempe encore dans la quiétude. En ce matin de mai où la fraîcheur et les nuages gris ont envahi cette ville de 40 000 habitants jouxtant Stuttgart, la structure du SGV, le club local, baigne dans son jus. Il est alors compliqué d’imaginer que dans un peu plus d’un mois, les infrastructures de ce modeste club de quatrième division, qui “ne veut pas monter car cela engendrait des coûts supplémentaires”, accueilleront quotidiennement les Diables rouges.
”La Fédération belge nous a contactés en décembre dernier”, confie Stefan Kegreib, le responsable du site. Un timing étonnant mais similaire à celui du Schlosshotel Monrepos, lieu de résidence des hommes de Tedesco situé à cinq kilomètres de là. Contrairement à d’autres équipes nationales comme la Suisse, notre équipe nationale devra donc prendre le bus chaque jour pour rallier son centre d’entraînement.
Par quel processus la fédération a-t-elle donc choisi ce camp de base niché entre l’église de la ville et les maisons, à l’architecture typique de la région, surplombant le complexe ? “On ne s’est pas porté candidat contrairement à d’autres clubs qui voulaient recevoir des équipes nationales pendant l’Euro, poursuit Kegreib. Mais la Belgique voulait absolument venir ici car Tedesco y a passé du temps dans sa jeunesse. D’ailleurs, il n’a pas eu besoin de me poser beaucoup de questions lorsqu’il est venu parce qu’il connaissait parfaitement l’endroit.”
Forcément, cette décision a fait réagir dans ce coin du Bade-Wurtemberg. “Il y avait beaucoup de prétendants. C’était une sacrée déception pour eux. Certains ont investi beaucoup d’argent pour rénover leurs terrains. Ça ne leur a servi à rien. Et les fonds étaient publics.”
Une problématique qui mériterait d’être soulevée mais qui importe logiquement peu Kegreib et son équipe, accaparés par le retard, indépendant de leur volonté, à combler. “Cela implique beaucoup de travail et de stress. Il y a beaucoup de choses à réaliser dans un laps de temps réduit.” Comme donner un coup de frais dans des vestiaires dignes d’une salle communale omnisports. “On doit encore peindre. L’UEFA vérifie tout. Même la taille des toilettes”, sourit-il.
L’UEFA vérifie tout. Même la taille des toilettes.
Stefan Kegreib, le responsable du site
Mais ce qui préoccupe surtout Tedesco, c’est le regarnissage du gazon du terrain annexe qui servira de théâtre quotidien aux acteurs de notre sélection. “La pelouse principale, où il y a la tribune et où notre équipe première dispute ses matchs, ne servira que si Tedesco organise un entraînement ouvert au public, confie David Rieck, le sympathique jardinier. Sinon, les Belges travailleront sur le deuxième terrain situé à quelques dizaines de mètres d’ici, près du centre des médias qui s’installera dans le club de tennis voisin. On installera des bâches pour que personne ne puisse avoir des yeux indiscrets, ce qui n’aurait servi à rien sur le terrain principal avec les habitations sur la colline qui le surplombent.”
Le maître des lieux habituels occupe surtout un rôle de “consultant”. C’est une entreprise belge, du nom de Fluyt, qui s’occupe de ressemer un terrain qui ressemblait plus à un champ de patate qu’à un billard à un mois de l’arrivée des Belges. Un choix dicté par l’Union belge et financé par eux avec l’aide de l’UEFA. Une décision acceptée par le principal intéressé. “C’est normal. Ce sont des professionnels. Ils sont bien plus équipés que moi qui suis seul.”
Rieck l’avoue. Au départ, la délégation belge a vécu quelques frayeurs en voyant l’état du terrain d’entraînement. “En janvier, Tedesco et son team manager ont eu un peu peur. D’ailleurs, ce dernier est venu vérifier trois fois les installations. Ils ont finalement dit que le terrain était bon mais peut-être pas assez pour disputer un match de l’Euro ici”, s’esclaffe le jardinier.
Ils ont dit que le terrain était bon mais pas assez pour jouer un match de l'Euro ici.
David Rieck, le jardinier du SVG Freiberg
Prévoit-il de vivre l’expérience la plus exaltante de sa vie professionnelle en côtoyant Lukaku et De Bruyne ? “Je serai en vacances en Italie pendant deux semaines. De toute manière, je ne m’attends pas à être proche des joueurs ou les checker car ils sont là pour faire leur travail mais c’est évident que je suis content de les voir s’entraîner ici. C’est une chance.”
Et “un truc fantastique” qui met en éveil toute une ville. “Les gens sont vraiment heureux de recevoir les Diables et en même temps surpris d’avoir été choisis. Ils vont supporter l’Allemagne bien sûr mais aussi du coup la Belgique. C’est fou ce qu’il se passe. Il y a un sentiment de fierté. L’histoire est incroyable.”
Et si la Belgique venait à soulever le trophée le 14 juillet prochain, nul doute que le terrain anonyme du SVG Freiberg entrerait dans l’histoire du football belge.
Préparation du terrain des Diables pour l’Euro 2024 à Freiburg
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